Je viens de remettre la main sur ce petit texte écrit le 7 mai 2020 pendant le confinement.
Comme beaucoup d’entre nous, ce moment hors du temps m’a reconnectée à moi-même avec des moments positifs de repos, de partage avec mes proches et aussi, plus douloureux, d’angoisse.
Il n’était pas facile de lâcher prise face à une situation qui nous échappait. D’autres décidaient pour nous de nous enfermer, tout en étant incapables de nous rassurer.
Ce fut une sorte de passage à vide, dont nous récoltons encore les conséquences négatives aujourd’hui : peur, stress, insécurité, méfiance, agressivité exacerbée…
Résister avec humour est déjà un premier pas pour redevenir acteurs de nos vies malmenées.
Bref, comme je suis une optimiste (hum, la plupart du temps…), je laisse place à la galéjade (plaisanterie en provençal) douce amère…
Galéjade du confinement
Une vie comme une virgule, une apostrophe,
Un point sur un i, un cil tombé sur une joue.
Au centre de tout, au centre de rien
Une vie passe, essentielle et accessoire.
Je m’y accroche et la retiens.
Elle s’échappe, le temps s’accélère.
Je suis tout, je ne suis rien.
Et ma vie passe, indomptable, rebelle.
Ma vie n’est rien et c’est tout.
Ma vie c’est mon tout et ce n’est pas rien.
Ma vie c’est ce tout petit rien, de rien du tout.
Et c’est mon tout.